AgrHys
AgrHyS (temps de réponse dans les AgroHydroSystèmes), labellisé Observatoire de Recherche en Environnement en 2002, est piloté par l’INRA de Rennes en collaboration avec le CNRS et les Universités de Rennes. Il comprend deux sites :
- Le site de Kervidy-Naizin dans le Morbihan, suivi par le Cemagref et/puis l’INRA depuis la création du BVRE (Bassin versant représentatif et expérimental) de Naizin en 1970, sur le bassin versant du Coët Dan défini par l’exutoire de Stimoes (12 km2) puis de Kervidy à partir de 1993 (sous-bassin de 5 km2). Les sols sont limoneux, aux pentes faibles, et présentant un caractère hydromorphe à l’aval, proche du cours d’eau, sont formés sur schistes briovériens. La pluie annuelle moyenne (1995-2016) est de 843 mm (+/-202), l’écoulement moyen (1995-2016) à l’exutoire de Kervidy de 348 mm (+/-163) et s’interrompt généralement en été. L’occupation des sols est essentiellement agricole (>90%) caractéristique d’un bassin de polyculture élevage de production intensive dominé par des élevages de bovins lait et de porcs hors-sol et une surface comprenant environ 60% de cultures (mais, céréales) et 30% de prairies (le reste étant réparti entre bâti et bois).
- Le site de Kerbernez dans le Finistère, qui accueillait dès 1978 des essais agronomiques de l’INRA et sur lequel 6 bassins versants de 10 à 60 ha sont suivis depuis 1992. Les sols sablo-limoneux, hydromorphes dans les fonds de vallées sont formés sur un substrat granitique. La pluie annuelle (1998-2016) est de 1125 mm (+/-219) et l’écoulement des ruisseaux est permanent pour la plupart des bassins (200 à 400 mm/an sur 1998-2016). L’agriculture de la zone, en polyculture et élevage, essentiellement de bovins lait, est en forte déprise depuis la fin des années 90.
L’ORE AgrHys est dédié à l’observation d’agro-hydrosystèmes marqués par les fortes évolutions de l’agriculture et du paysage agricole depuis la fin des années 60. La question centrale du dispositif est l’étude des temps de réponse de ces systèmes à ces changements et aux variations climatiques. Les questions de recherche et les variables observées ont évolué au cours des 50 dernières années et se sont appuyées sur l’observatoire pour produire des connaissances et tester des hypothèses notamment sur les concepts de sources contributrices d’extension variables, l’étude des zones tampons, la structuration spatiale des sols, le rôle de la nappe superficielle dans les transferts d’azote et leur modélisation pour l’exploration de scénarios, la phase particulaire dans les eaux et les exports en crues, l’intégration de la composante atmosphérique des cycles N et C, les contaminants émergents et la biodiversité des agro-écosystèmes. Aujourd’hui, les observations ont pour objectif de nourrir une approche systémique, intégrée et spatialisée des territoires ruraux. Les flux d’eau et des éléments chimiques majeurs (carbone, azote, phosphore) sont suivis dans le continuum sol/eau (souterraine et de surface)/atmosphère. Les analyses sont réalisées à partir d’échantillons (pièges à eau dans les sols, piézomètres, ruisseaux, pluie, analyses des sols, …) ou en continu (sondes hautes fréquence dans les ruisseaux, flux gazeux). L’évolution des systèmes de production et de l’occupation du sol est suivie par enquête ou reconstruite à partir d’imagerie satellite. Le suivi de la composante biologique concerne la microbiologie et la macro et méso-faune des sols, et les invertébrés aquatiques.
Les travaux s’orientent d’une part sur les questions de changement d’échelles (extrapolation des connaissances acquises sur les sites de l’ORE à l’échelle de grands bassins dans lesquels ils sont imbriqués à l’échelle régionale) et d’autre part sur l’étude les facteurs qui contrôlent les transferts et stocks de C, N, P en prenant en compte les synergies et antagonismes entre ces éléments.