Contexte scientifique
L’Observatoire Hydrométérologique Méditerranéen Cévennes- Vivarais (OHMCV) est composé de quatre ensembles de sites instrumentés caractéristiques de ces régions soumises à des évènements météorologiques intenses (évènements méditerranéens).
Le territoire étudié est caractérisé par de forts gradients, en termes : d’altitude (du niveau de la mer à plus de 1 500 m), de climat (méditerranéen à montagneux), de géologie (basaltes, granites, schistes, marno-calcaires et calcaires) et d’utilisation des terres (péri-urbain, garrigues, cultures, forêts, élevage,…).
Pour mener à bien ses recherches, l’observatoire OHMCV développe des observations à différentes échelles spatiales et temporelles et les complète avec celles des services opérationnels de l’Etat. Quelques bassins versants emboîtés sont particulièrement instrumentés et servent de sites phares pour l’étude plus fine de certains processus.
Résumé
Année de départ : 2000 (1981 pour certains sites)
Localisation : Cévennes, Vivarais, Sud de la France
Mots clés : climat méditerranéen, échelles emboitées, crues rapides, précipitation, érosion, transport hydrosédimentaire, hydrochimie
Base de données : https://ohmcv.osug.fr/-Donnees-et-Produits-44-
Site web :
https://ohmcv.osug.fr/
Responsables :
Brice BOUDEVILLAIN, Guillaume NORD,
Philippe MARTIN
Questions scientifiques
L’OHMCV a pour objectif l’étude des phénomènes hydro-météorologiques extrêmes (pluies intenses, crues éclair) en région de moyenne montagne méditerranéenne dans un contexte de changement climatique avéré et de pression anthropique accrue.
À cette fin, l’observatoire fédère les compétences de chercheurs de disciplines variées (météorologie, hydrologie, hydrogéochimie, géophysique, géographie, mathématiques appliquées, socio- économie, etc.) permettant d’améliorer les connaissances et les capacités de prévision des pluies intenses, des crues et de leurs impacts. Ces aléas constituent un enjeu sociétal fort en raison de la relative imprévisibilité des pluies extrêmes en termes de localisation et d’intensité, de la dynamique hydrologique rapide des bassins versants urbains et montagneux ainsi que de la vulnérabilité croissante et de la distribution spatiale des enjeux en régions méditerranéennes.
Sites et variables mesurées
L’observatoire développe différentes stratégies d’observation comprenant l’acquisition sur le long-terme de variables hydro- météorologiques, physico-chimiques et hydro-sédimentaires mais aussi des retours d’expériences hydrologiques et socio-économiques sur les événements. Il développe et déploie des instrumentations innovantes, notamment sur la granulométrie des pluies et les suivis hydro-sédimentaires.
Une meilleure compréhension des processus prédominants de génération de crues, d’érosion et de transfert d’eau et de sédiments dans ces régions nécessite une approche d’observation multi-échelle allant du petit bassin (échelle fine, 1 km2) au bassin méso-échelle (environ 100 km2) visant à caractériser les propriétés physiques des milieux, à déterminer les conditions initiales avant les événements générant des transferts et à quantifier, avec leurs incertitudes, les précipitations atmosphériques, les contributions aux écoulements de crue ainsi que les matériaux transportés (solides en suspension et dissous) pendant les événements.
L’OHMCV pilote le suivi détaillé de plusieurs bassins versants de petite taille au sein de 5 sites instrumentés : bassins «Olivier de Serres» (116 km2, sur basaltes et marno-calcaires, 2 sous-bassins) en Vivarais, bassins de Valescure (3,9 km2 sur gneiss et granite, 6 sous-bassins), du Galeizon (61 km2 sur micaschistes noirs) et du Mont Lozère (14,5 km2 sur granite, 5 sous-bassins) dans les Cévennes. Depuis 2023, un nouveau bassin versant expérimental de 1 km², le Quaraze, équipé d’une station hydrométrique, vient ainsi compléter les 4 bassins versants expérimentaux historiques (de 0.3 à 15 km²).
Les suivis concernent la pluviométrie, l’humidité des sols, la hauteur d’eau, les débits de rivières et le suivi des sédiments ainsi qu’une caractérisation des propriétés physiques des bassins par des techniques géophysiques et géochimiques. Ce suivi est complété par une observation sociale des mobilités et des dispositifs d’alerte. L’observatoire collecte et valorise également des données opérationnelles de pluie (pluviomètre et radar) et de débits.
Partenaires et informations complémentaires
L’OHMCV est piloté par l’Institut des Géosciences de l’Environnement (IGE, CNRS/Grenoble INP/IRD/UGA) en collaborations avec plusieurs unités (ESPACE, CREER, HSM, PACTE, RiverLy, CERMOSEM, «Eau et Environnement»). Les services opérationnels de Météo-France, les Services de prévision des crues (SPC), SCHAPI et EDF à Grenoble sont également impliqués dans le suivi de l’observatoire. L’OHMCV est labellisé Service national d’observation (SNO) par l’INSU du CNRS depuis 2006 et est coordonné par l’OSUG.
Sur la période 2008-2020, il a fortement contribué au programme de recherche HyMeX (Hydrological Cycle in the Mediterranean Experiment) du méta-programme MISTRALS (Mediterranean Integrated STudies at Regional And Local Scales).