Observatoire du Tensift

Observatoire du Tensift

Contexte scientifique

Le bassin versant du Tensift (20 000 km²) est situé au Maroc autour de la ville de Marrakech, sous un climat semi-aride. Il présente deux parties au fonctionnement hydrologique contrasté et complémentaire : une partie montagneuse en amont faisant office de château d’eau (le Haut Atlas, 4 167 m) avec des précipitations annuelles comprises entre 300 et 700 mm, qui alimente une seconde partie, une plaine irriguée, en aval (le Haouz de Marrakech, 450 m d’altitude, 240 mm/an de précipitation) et occupée par des cultures arborées (oliviers et agrumes) et des cultures annuelles (céréales et maraichage). L’agriculture consomme environ 90% des ressources en eau du bassin. Une proportion importante des précipitations tombe sous forme de neige, stockée en hiver, dont la fonte contribue au décalage des débits vers le printemps ainsi qu’à la recharge des aquifères permettant le soutien des débits de base pendant l’été. Le bassin du Tensift connaît une pression croissante sur la ressource en eau liée au développement agricole (superficies irriguées triplées depuis les années 80) et à l’augmentation de la consommation domestique, ce qui provoque une baisse du niveau de l’aquifère d’environ 1 à 2 m par an.

Le sous-bassin du Rheraya (1000 à 4167 m d’altitude), situé dans la partie amont du Tensift, est occupé à 60% par des formations peu perméables (roches métamorphiques et éruptives). L‘aval du bassin est caractérisé par des formations sédimentaires gréso-argileuses et calcaires. Les sols de montagne sont peu épais et fortement érodés. La couverture végétale est très éparse sur les versants et des zones de cultures irriguées traditionnelles sont localisées près des talwegs (environ 5% en surface).

Résumé

Version PDF

Année de départ : 2002

Localisation : Maroc

Mots clés : climat semi-aride, ressources en eau, irrigation, télédétection spatiale

Base de données :
(en cours de développement)

Site Web :
https://www.lmi-trema.ma/observatoire/

Responsables :
Vincent Simonneaux et
Salah Er-Raki

Questions scientifiques

L’observatoire permet de caractériser le fonctionnement de cet hydrosystème semi-aride, afin de fournir des outils de gestion des territoires et également de prévoir l’évolution des ressources en eau sous différents scénarios de changement global. Les objectifs scientifiques sont les suivants :

  • Modéliser les processus hydrologiques, en s’appuyant sur la complémentarité entre observation de terrain et imagerie satellitaire, afin d’estimer les ressources (dynamique nivale et évapotranspiration en montagne et contribution aux débits et la recharge des aquifères ; fonctionnement et consommation hydrique des cultures irriguées en plaine),
  • Spatialiser des indicateurs du fonctionnement des surfaces terrestres et analyser leur variabilité spatiale et temporelle pour la compréhension du cycle continental de l’eau et la vulnérabilité des écosystèmes méditerranéens.

Sites et variables mesurées

Le dispositif expérimental comporte trois échelles spatiales emboitées :
1) le bassin du Tensift,
2) des sites ateliers (ex : périmètres irrigués, bassin montagneux du Rheraya, 255 km²) et
3) des sites intensifs, typiquement des parcelles agricoles.

L’observatoire est constitué d’environ 12 stations météorologiques complètes (température, humidité, vent, rayonnement, précipitation dont 2 mesures de neige à 3 200 m d’altitude) complétées par 5 pluviomètres. Des mesures complémentaires de débits des rivières, piézométrie et volumes d’irrigation sont accessibles via les partenaires locaux. Les sites intensifs mesurent les flux hydriques et énergétiques liés au système sol-plante-atmosphère, complétés par des observations de la végétation (biomasse, indice foliaire, potentiel foliaire, etc.). Enfin, des campagnes d’observation de l’occupation du sol ont lieu régulièrement dans la plaine.

Partenaires et informations complémentaires

L’observatoire est piloté par un consortium associant l’Université de Cadi Ayyad (UCA, Marrakech) et le Centre d’Études Spatiales de la Biosphère (CESBIO, Toulouse). Il bénéficie du soutien financier de l’IRD (labellisation « Sud ») et de projets sur financement marocain, français ou européen.

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