observatoire HYBAM

observatoire HYBAM

Contexte scientifique

Les grands fleuves représentent des sentinelles du changement climatique. Par leur capacité à drainer les pluies sur des grandes surfaces, les eaux de ces fleuves permettent de mesurer les effets des changements globaux mais aussi de comprendre l’impact des activités humaines qui affectent leur bassin versant.
Parmi ces bassins, l’Amazone est exceptionnel par sa taille, la biodiversité qu’il abrite mais aussi pour son influence sur le reste des écosystèmes terrestres et aquatiques. L’Amazone contribue largement au fonctionnement du système Terre que ce soit par l’étendue des surfaces qu’il représente, les volumes d’eau et de matières transportés à l’Océan, sa consommation en CO2 via l’altération chimique ou encore sa production biologique.Ce fleuve est en effet une source majeure d’eaux et de matières vers les océans et un « laboratoire naturel » permettant, par exemple, d’évaluer le rôle des différents contextes géomorphologiques dans les bilans d’exportation de matières. Cependant, le fonctionnement du plus grand fleuve du monde et de son biome est aujourd’hui menacé par une anthropisation croissante (déforestation, exploration minière et énergétique) et par les modifications du climat. Le suivi et la compréhension des modifications en cours sur l’hydrologie ainsi que sur les flux sédimentaire, de carbone et géochimiques associés sont fondamental aussi bien pour les pays amazoniens (usage durable des ressources, écologie, transport, contaminations…) que pour le monde entier.

Résumé

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Année de départ : 2003

Localisations : Amérique du Sud, Congo-Brazzaville

Mots clés :
Amazone, bassins fluviaux, hydrologie, flux sédimentaire,
géomorphologie, cycle du carbone, altération, érosion, climat global

Base de données :
www.so-hybam.org

Site web :
http://www.ore-hybam.org/

Responsable :
Jean-Michel MARTINEZ

Questions scientifiques

L’observatoire a pour objectif l’étude hydrologique, biogéochimique et géomorphologique à grande échelle de quelques-uns des plus grands fleuves de la Terre, considérés comme des sentinelles du changement climatique et des changements locaux d’utilisation des terres. Principalement focalisé sur le bassin de l’Amazone il fournit également des données sur les fleuves Orénoque, Congo, Maroni et Oyapock à leur exutoire.


Les questions scientifiques concernent la compréhension de la variabilité hydroclimatique et des cycles biogéochimiques à l’échelle des très grands bassins fluviaux (comme le cycle du carbone) et l’étude du transport sédimentaire (évolution des reliefs). Il s’agit de mieux comprendre l’impact des activités humaines (changements massifs de l’occupation des sols, déforestation, construction de barrages, exploitation d’hydrocarbures, etc.) et du changement climatique induisant l’accélération d’événements extrêmes (crues, période d’étiages) sur le fonctionnement hydrologique et les processus d’interaction eau-roche, d’érosion et de transfert de matières dans le bassin amazonien et les autres grands bassins fluviaux.

Sites et variables mesurées

L’instrumentation permet la collecte de données hydrologiques (cotes, débits, jaugeages ADCP), physico-chimiques (température, pH, conductivité, etc.) et géochimiques (carbone organique dissous, matière en suspension, éléments majeurs, traces, terres rares) dans 16 stations. Les analyses sont menées dans des stations in situ (grâce à des observateurs locaux) ou par le biais de stations virtuelles (suivi du niveau des rivières par altimétrie satellitaire, suivi de la charge en sédiments par imagerie satellitaire). Près de 15 000 données sont collectées annuellement sur l’ensemble des stations. La réalisation des mesures utilisant des protocoles standardisés et l’analyse des résultats sont effectuées en commun avec les partenaires du réseau, favorisant ainsi les échanges régionaux et nord-sud. HYBAM compte 13 sites sur le bassin amazonien sur le cours de l’Amazone et ses principaux affluents (d’amont en aval : Marañon, Ucayali, Napo, Solimões, Purus, Béni, Madeira, Negro, Branco, Tapajos), 2 en Guyane (Maroni, Oyapock), et le fleuve Congo.

Partenaires et informations complémentaires

L’observatoire HYBAM est un système d’observation financé par l’IRD, l’INSU et l’Observatoire Midi-Pyrénées de Toulouse. Il opère avec un réseau de partenaires au sud associant des universités et instituts de recherche et des services techniques avec lesquels il maintient 14 conventions de coopération. Dans toutes les zones étudiées, le SNO HYBAM est la seule structure fournissant sur le long terme un suivi géochimique et bien souvent la seule à documenter les flux sédimentaires voire liquides. Ces informations sont critiques tant du point de vue fondamental que de la gestion de la ressource. Elles sont partagées avec tous les partenaires nationaux, mise en ligne et bénéficient à un large nombre d’études (> 600 articles publiés).

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